Au 31/12/22, la France comptait un total de 20 844 vétérinaires inscrits à l’ordre soit une croissance de 3,2% (+647 vétérinaires) par rapport à l’année précédente. La féminisation de la profession continue : presque 3/4 des vétérinaires de moins de 40 ans sont des femmes.
L’exercice en libéral (que ce soit en tant que collaborateur ou en société) reste majoritaire (58,6%) bien qu’en recul constant. On observe donc une progression du salariat (+ 6,6%) qui représente en 2022 le mode de pratique de 38% des inscrits. Par ailleurs, l’âge moyen des vétérinaires en exercice libéral est de 47,84 ans alors qu’il est de 35,92 ans pour les salariés. Les jeunes générations semblent donc privilégier ce statut. Est-ce par préférence réelle ou par méconnaissance du statut de libéral ?
Fait intéressant : cette progression du salariat sur les 5 dernières années s’observe de manière générale en Europe (vétérinaires européens salariés en 2018 : 31% ; en 2023 : 36%).
Plus de 70% des vétérinaires exercent en pratique exclusive ou à prédominance canine, chiffre stable par rapport à 2021.
Les jeunes vétérinaires français en 2022
Plus d’un tiers des vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre ont moins de 35 ans. En 2022, l’Ordre a enregistré 1 097 nouveaux inscrits à son tableau : c’est 1,7% de moins (19 vétérinaires) que l’année précédente. Parmi ces vétérinaires, discrètement plus de la moitié (50,9%) sont diplômés d’écoles étrangères.
On observe un saisonnalité des nouvelles inscriptions au tableau de l’Ordre, avec un pic en été (juillet-août) et en hiver (décembre-janvier). En particulier, on observe que les diplômés d’écoles étrangères s’inscrivent majoritairement (80,9% d’entre eux) au cours du second semestre. Les diplômés des ENV ont davantage tendance à s’inscrire en fin d’année/début d’année avec un pic observé entre septembre et janvier de l’année suivante.
Cette saisonnalité s’observait déjà les années précédentes.
Quelle importance en terme de recrutement ?
Si l’on souhaite recruter des vétérinaires en sortie d’école, il convient peut être d’optimiser ses recherches en fonction de cette saisonnalité d’inscription au tableau de l’Ordre, mais également d’élargir les recherches aux écoles étrangères qui « fournissent » maintenant plus d’un vétérinaire sur deux !
Alors, pénurie ou pas pénurie ?
La population vétérinaire est en croissance. Cette croissance semble même être plus forte que la moyenne européenne (+16% en 5 ans pour la France VS 6% en moyenne à l’échelle européenne) ! Dans la branche animaux de compagnie (activité exclusive ou majoritaire), le bilan est aussi positif : en 2022, on compte 468 diplômes de plus. Néanmoins, ça semble toujours insuffisant d’où cet effet « pénurie ». En effet, l’Ordre estime le besoin annuel d’au moins 700 nouveaux vétérinaires rien que pour le secteur canin.
On observe la même tendance chez les vétérinaires spécialistes : 25 nouveaux inscrits en 2022, alors que le besoin rien qu’en secteur animaux de compagnie est estimé à 20-30 nouveaux spécialistes chaque année.
Quelles tendances chez les vétérinaires salariés ?
En 2022, 3/4 des vétérinaires salariés travaillent à temps complet et on compte donc 25% des vétérinaires qui travaillent à temps partiel. Comparativement à la moyenne européenne, la part de temps complet est plus élevée (75% pour la France VS 66% pour la moyenne européenne). En équivalent temps plein, la rémunération d’un salarié s’élève en moyenne en 2022 à 38 172 € net soit 47 715 € brut (considérant des charges salariales d’environ 25%).
En comparaison, le revenu moyen des collaborateurs libéraux en 2022 s’élève à 46 499 €. Si on estime les charges à 40%, on arrive à une rémunération nette de 27 899 €.
Vers une piste expliquant une non-attractivité du statut de libéral ?
La différence de revenus entre collaborateur libéral et salarié vétérinaire est notable : un salarié vétérinaire EQTP gagne, en net, presque 40% de plus qu’un vétérinaire libéral !
Qu'est-ce-qu'on retient de cet Atlas démographique de la profession vétérinaire 2023 ?
- Une augmentation du nombre de vétérinaires, mais insuffisante comparée au besoin
- Une saisonnalité des nouvelles inscriptions à l'ordre, à partir du mois de juillet
- Des nouveaux inscrits d'horizons variés : moitié d'ENV, moitié d'autres écoles (Belgique, Espagne, Roumanie principalement)
- Une augmentation de la proportion du salariat qui pourrait être expliquée par une disparité importante entre les revenus en collaboration libérale et salariat
Sources :
⊕ Atlas démographique de la profession vétérinaire 2023 – Observatoire national démographique de la profession vétérinaire.
⊕ Analyse prospective des besoins de diplômés vétérinaires en France – Octobre 2019 – Observatoire national démographique de la profession vétérinaire
⊕ Survey of the veterinary profession in Europe – Octobre 2023 – Federation of Veterinarians of Europe.